Vous pouvez retrouver la jolie interview de Director's Cat en cliquant ici !

Avec Under Our Skin, j'ai voulu aborder plusieurs thématiques qui me sont très chères dont deux, s'en dégagent essentiellement.

Premièrement, voulais que l'histoire s'articule autour de la musique et plus précisément, de l'importance qu'elle peut avoir dans une vie. Pour notre petit Jay, la musique lui sauve carrément la vie. C'est la fenêtre qui l'ouvre sur les autres, qui lui apprend à ne pas leur exploser la tête contre un mur. C'est aussi à travers la musique qu'il peut se vider de toute l'énergie négative qu'il renferme en lui. C'est pour Jay une thérapie, même une véritable catharsis. La danse lui permet de se défouler sur un rythme et des paroles dans lesquels il se reconnaît. Le punk est agressif, révolté contre un système qui l'a abandonné, le laissant crever sur le trottoir. Le punk parle à tous ceux qui sont pauvres, tous ceux qui sont jeunes (ou non) et en colère voir la chanson d'Anti-Flag « Angry, Young and Poor » qui pour moi est une bonne définition de ce style musical.

Jay est un parfait miroir de la culture punk. Il est jeune, révolté et est un authentique produit de la rue. Il me fait penser au personnage de Jake LaMotta dans Raging Bull de Scorsese. Il perd très facilement les pédales avant de rentrer dans une colère que rien n’arrête. C’est un personnage incontrôlable et imprévisible.

Enfin, Jay est pour moi, le reflet aux traits exagérés de notre jeunesse actuelle. Je ne parle pas ici de collégiens en crise d’adolescence mais de jeunes adultes, lâché dans la vie active comme un bébé dans une piscine. Actuellement, il y a une pression constante sur une jeunesse qui doit travailler mais qui ne trouve pas de travail. Et pour peu que ces personnes ne soient pas aidées par leurs proches, ils n’ont rien pour survivre. C’est ce sentiment d’abandon qui pour moi créer un personnage aussi violent. Après tout, il n'a plus rien à perdre. Le punk n'est pas juste un style musical mais un mode de vie, une alternative que Jay préférera au « métro/boulot/dodo ».

Maintenant, pour ce qui est de la mise en scène, j'ai voulu que tout soit tourné à l'épaule pour que la caméra soit autant les yeux du spectateur que ceux de Jay. Ainsi, nous sommes tout le temps avec le personnage principal et nous abordons son point de vue. De plus, le cadre tremble parfois, ce qui amplifie cet aspect documentaire, à la manière de la série policière The Shield de Shawn Ryan. Ici, l'image à quelque chose de brut et de percutant. Ce qui, retranscrit bien l'état d'esprit de notre Héros et le monde dans le lequel il évolue. Je voulais aussi, quelque chose de semblable à la façon de filmer de Lars Von Trier. Que l’image s’inscrive dans un style documentaire, tout en ayant une composition très travaillée et chargée en symbolique, avec des plans qui durent pour que le spectateur comprend des choses sans forcément qu'il y est de dialogue.

De ce fait, le montage reste assez lent sauf dans les séquences d’actions. Je voulais une certaine continuité, que le spectateur ne remarque ni la caméra, ni le montage. Et pour ce faire, je voulais éviter de le bousculer avec trop de changement. C’est pour cela également, que je voulais faire le moins de plan possible, pour éviter la violence du cut. De même, j’opte le plus possible pour des plans séquences encore une fois, pour que l’on reste scotché à ce qui se passe à l’écran et que l’on reste plongé dans la scène au maximum. On dit souvent que la technique d’un film est réussite, quand le spectateur ne la remarque pas et qu’elle s’efface au profit de la narration.

Maintenant, pour ce qui est de la lumière. J'ai choisi qu'elle soit autant que possible, naturelle. Toujours dans une démarche documentariste et dans un souci de réalisme. Mais aussi, la lumière se reflète dans une musique dure et sans artifices.

Il va de soi que la question du son se centre sur la musique. En effet, la première partie du film, ne comporte aucune musique. Le monde de Jay est encore vierge de toute mélodie. Ainsi, nous n'avons que le son direct de la scène et rien d'autre. Aucune musique ni sound design accompagne les scènes ; laissant ressentir le vide du personnage.

En revanche, une fois que Jay découvre la musique, et qu'il écoute autre chose que la violence en lui, il se laisse envahir par la musique. Elle est donc très présente sans pour autant, être envahissante et étouffante pour le spectateur, pour ne pas faire un clip de dix minutes.

Pour ce film, je n'ai pas vraiment puisé dans le cinéma. Peut être un peu dans Sid & Nancy (d'Alex Cox) de manière plus ou moins consciente. C'est un biopic sur Sid Vicious, bassiste des Sex Pistols et de sa petite amie Nancy Spungen. C'est un film qui à travers le portrait de Sid, ambassadeur de la culture punk traduit au passage très bien une partie de son essence.

Sinon je citerais la série The Shield de Shawn Ryan pour l'esthétique qu'adopte Under Our Skin. C'est une série policière loin des gentils CSI et compagnie, où l'on suit une brigade dont la mission est de mettre un terme aux guerres de gangs à Los Angeles. Cette série mise sur l'aspect sale et brutal du monde de la rue et est mise en image de la même façon, beaucoup de grains, une image vidéo sans fioritures à l'image de son récit.

Je pense qu'il faut aussi rendre à Gus Van Sant ce qui est a Gus Van Sant. Sans lui, je n'aurais peut être jamais eu cette obsession des travelings avant qui suivent les personnages dans leur errance. Dans beaucoup de ses films, notamment Last Days, Elephant, Paranoid Park, les personnages sont totalement perdus et errent inlassablement en attendant que quelque chose se passe. Notre héros, Jay est un peu pareil, lui aussi ne sait plus vraiment où aller.

Voilà tout pour ce qui est audiovisuel. Mes autres influences ne sont que musical à savoir une grosse dose de punk notament une grande partie des chansons de Rancid et Operation Ivy qui aborde les thèmes traités dans le film, notamment la grosse déch' et la perte de repères. Egalement, pour presque les mêmes raisons, des groupe tel que Agnostic Front, H2O, Stiff Little Fingers, Dropkick Murphys, Anti-Flag, Black Flag, Misfits, Sex Pistols, GBH etc.

Enfin et tout en restant dans la musique, beaucoup de rap us qui pour moi et le cousin du punk. Ils sont justes identiques sur les thèmes traités : violence, pauvreté, intolérance. Et ce traitement ce fait avec la même fureur. Beaucoup de chansons d'Eminem, notamment la célèbre "Sing For The Moment" montre l'étendue du pouvoir de la musique sur les gens. Dans cette dernière, il expose en deux parties les pour et les contres (oui oui comme au lycée), et c'est la deuxième partie qui m'a le plus inspiré pour ce film. Quand il dit que des gens sont tellement dans la merde et qu'ils ont envie de mourir et que finalement, ils mettent un album de rap et leur état change du tout au tout.

Gang Starr aussi, je ne pourrais que recommander d'écouter Gang Starr <3

Nous avons crée cette structure dans le but (le rêve ?), de pouvoir autoproduire nos films. Pour ce faire, nous faisons régulièrement des captations de concerts ou autres pour obtenir un peu de sousous. Cependant, avec même pas 500 euros sur notre joli compte, nous sommes plutôt loin de pouvoir produire ce projet ! C'est pourquoi nous sollicitons votre aide aujourd'hui.

En un peu plus d'un an de création, nous avons réuni une équipe solide et passionné de techniciens et artistes au sein de notre association Kinoglaz. Et si vous lisez cela aujourd'hui, c'est d'abord grâce à cette équipe déjà présente. C'est d'ailleurs ensemble, que nous avons réalisé le teaser du film.

Si vous voulez en apprendre un peu plus sur l'asso, n'hésitez pas à jeter un coup d'oeil sur notre site : kinoglazfilm.com et sur la page facebook !

Romain LIND - réalisateur/scénariste

2013 Les Mémoires de l’Encre - réalisation/scénario
2014 Fragile - réalisation/scénario
2014 Du Sang Sur les Ecorces de Thibault VARENNE assistant scénario/cadre
2015 GlandinG de Gilles GRAVELEAU - assistant script
2015 Mask Of Sanity de Thibault VARENNE - cadre
2016 Under Our Skin - réalisation/scénario (pré-production)
2016 Cadavre Exquis - réalisation/scénario (post-production)

Rachel DRISSI - Assistante réal/Monteuse

2016 - Documentaire " Financer c'est pas Festoche " de L.CHAMBON & S. THOMASSON . Monteuse

2016 - Film court " On s'est trompé d'histoire " de L. CHAPUIS. Script & monteuse

2016 - Clip Vidéo " Izotope " pour le groupe SHELTER . Monteuse

2016 - Clip Vidéo " Le bruit qui court " pour le groupe Jour de Nuit . Réal et Monteuse

2016 - Clip Vidéo " No One lives Forever " pour le groupe Wailing Trees . Assistante Monteuse

2016 - Teaser " Under our Skin" de R. LIND . Monteuse

2016 - Teaser " Isara " et " Faï " pour la compagnie Faï . Monteuse

2015 - Teaser pour la compagnie Tac O Tac . Monteuse

2015 - Teaser " Faï z"heure de Rêves " pour la MJC de Reyrieux . Monteuse

2015 - After Movie soirée Tetra Hydro K à la marquise . Monteuse

2015 - After Movie Festival Char en son . Cadreuse et Monteuse

2014 - Film Court " Du sang sur les écorces " de T. Varenne . Monteuse

Thibault VARENNE - Chef Op

2013 Les Mémoires de L'encre – Chef Opérateur

2014 Fragile de Romain LIND– Chef Opérateur

2014 Zinnias de Robert WILSON - (théatre Nuits de Fourvière) Electricien

2014 Du Sang sur les Ecorces – Scénariste/Réalisateur/Comédien

2015 Les Femmes Savantes de Macha MAKEIEFF - (théatre Nuits de Fourvière) Électricien

2015 Coq en Vain de Baptiste SCHMIDLIN – Électricien

2015 E Elsassisches Axt Massaker de Hervé FREIBURGER – Électricien

2016 Under Our Skin de Romain LIND - (teaser) Électricien

2016 Be Be Be de Ana-Maria COJANU – Électricien

2016 Delusion Palace de Julian GOMEZ - (clip) Électricien

2016 Race Horse Company de Victor CATHALA - (théatre Nuits de Fourvière) Électricien

2016 La Stratégie d'Alice de Emmanuel DAUMAS - (théatre Nuits de Fourvière) Électricien

Ophélie Janot - Cadreuse

2014 reportage JS Musique - cadre/réalisation

2015 clip pour le groupe El Triangulo de Julien Boursaly - cadre

2015 clip vidéo pour Leïla Huissoud de Damien Savey - cadre

2016 aftermovie Tetra Hydro K - cadre

2016 aftermovie Cie Faï - cadre

2016 teaser Under Our Skin - cadre

2016 clip pour le groupe Shelter - cadre

2016 clip pour le groupe Jour de Nuit - cadre

CREDIT LOGO "Under Our Skin" par Patrick Garbit (son travail ici : http://www.patrickgarbit.com/ )

TEASER : réalisé par Romain Lind, au cadre Ophélie Janot, assisante script/montage Rachel Drissi, CP Thibault Varenne, son Eddy Pascal, policiers Gary Fossier et Raph Tilman, Augustin Peyraud dans le rôle de Jay, musique The Nurses (à suivre ici : https://www.facebook.com/TheNurses/ ).