Saint-Lazare,18H est un recueil de poèmes illustrés, un livre-objet qui se présentera sous une forme originale : poèmes et illustrations, au nombre de 18, seront glissés dans un bel écrin.

Plus qu’un recueil de poésie, c’est un véritable objet d’art qu’ont pensé les deux artistes ChaWiyana et Leslie Préel.

À lire, à découvrir, à partager, à exposer au gré de ses humeurs et ses envies.

ChaWiyana et Leslie Préel se connaissent depuis longtemps. Si elles osaient, elles diraient depuis toujours. Après s’être rencontrées au lycée, elles se recroisent lors d’une pré-rentrée et elles découvrent l’enseignement en même temps. L’une enseigne les lettres, l’autre les arts plastiques. C’est de cette amitié ancienne qu’est née la volonté de collaborer, de croquer, chacune avec les outils de son art, des instantanées tantôt sensuels, tantôt oniriques, parfois enfantins et légers, parfois graves et sombres. De cette amitié ancienne est né Saint-Lazare, 18H.

La vie, parfois, c'est comme un hall de gare à l'heure de pointe. Toutes sortes de gens s'y croisent, se voient, se perdent de vue, se retrouvent, se perdent à nouveau... La vie, parfois, c'est comme Saint-Lazare, à 18H. C'est pour cela que c'est ce titre qui a été retenu pour le recueil. Parce que des silhouettes s'y frôlent et s'y dessinent au gré des rencontres et des séparations. 18 poèmes illustrés, comme 18H au cadran de l'horloge.

--- DE QUOI ÇA PARLE ? ---

Saint-Lazare, 18h...

Les silhouettes se frôlent, s’emmêlent, se voilent et se dévoilent.

Des textes et illustrations tantôt délicats et enfantins,

tantôt évocateurs et sensuels dessinent les contours d'une vie, sentimentale et onirique.

« Béance de l’espace-temps. Un trou. Une bulle.

Puissant et plein.

Sourire. Mains. Rires.

C’est un rayon de soleil.

Quelque chose d’autre. C’est différent. »

EXTRAIT : PARIS LA NUIT

Tu t’étires sur ce sofa où le sommeil n’est pas venu te chercher. Des rêves de libertinage dix-huitièmiste. Et une rage infertile dans ton incapacité à penser monogame.

Ce serait presque drôle. Si ce n’était pas toi.

Le monde palpite hors de toi. Tu l’entends. Il gronde comme le tonnerre. Un RER qui emmène les travailleurs loin de tes songes humides. Il cahote. Il ballote. Il tapote à la vitre. Il t’attend.

Tu t’étires dans l’appartement vide. Demi-pénombre. Tu pourrais rester là. A écouter le roulis de l’eau. En bas. Dans le caniveau.

Paris, la pluie. Mille possibles. Et cette indécision.

Tu sais comment l’histoire s’achève. Tu marcheras, seule. Respirant cette vie-là. Tu veux que l’air pénètre en toi. Cet air vicié. Cet air sauvage. Cet air d’amour. L’Esprit.

La Ville.

Tu veux qu’elle entre par tous les pores. Qu’elle soit la crasse sur tes cheveux. La moiteur de ta chair. Qu’elle s’engouffre en toi. Bourrasque de métro. Ta sensualité, c’est le gris de la ville. Tes soupirs sont ses bruits. Tes alarmes sont ses alarmes. C’est elle, la maîtresse redoutée.

C’est vers elle que tu cours. Presque en cachette. Quand la sonnerie retentit. Elle est ta ruine. Tes femmes ont tort de craindre d’autres seins, d’autres sens.

Ce qui te plaît, c’est la goutte qui tombe au creux de ton cou. C’est le taxi qui te frôle. C’est la rampe sale de l’escalier roulant. C’est l’angoisse de la solitude. La nuit. Angoisse de premier rendez-vous.

Paris, la pluie. La nuit.

Tu te l’offres quand tu ne peux plus rien t’offrir. La catin divine qui se dresse, pornographique, pour toucher tes étoiles.

Elle te remue et te détruit. Elle te susurre des rêves à l’oreille. Tu te perdras dans ton amour d’elle. Sauvage. Tu l’entends hors de toi. Offerte. Toute ouverte. Prends-la. Aime-la.

Tu n’es pas une bonne infidèle. Le temps t’est compté. Il te faudra survivre à ton écart de conduite. Tu lui tourneras le dos. Elle sera le manque. Elle sera l’avenir. Elle sera ce point que tu peines à atteindre.

Prends-la. Tout de suite. Jette-toi dans sa grisaille. Attrape-la par la taille. Trop grande pour toi.

Paris, la vie.

Demain, l’Esprit quittera ton corps. Tu partiras. Tu ne seras que béance. Sur pause. Desséchée.

Poussière.

--- À QUOI ÇA VA RESSEMBLER ? ---

Saint-Lazare, 18h, ce sera un joli coffret coulissant et 20 fiches poèmes et illustrations, d’un côté, le poème, de l’autre l’illustration.

Voici un petit aperçu du fameux coffret. :)

--- POUR ALLER PLUS LOIN ---

Parce que la poésie peut aussi s’écouter, découvrez Histoire de parking, un poème écrit et raconté par Leslie Préel.

Le premier roman de Leslie Préel est paru en août 2016 aux éditions 5 sens Editions. Pour un aperçu de son écriture, c'est par ici.

Des croquis à croquer à retrouver sur l’instagram de Chawiyana.

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