IN MY BACK de Camille Gabet Langlois

Synopsis:

Marie est une jeune fille d’une vingtaine d’années. Ancrée dans une ambiance parisienne festive, elle cache derrière une vie sociale éclatante et débordante, un souvenir traumatisant de son enfance. Il n’est jamais évident de passer de l’adolescence à l’âge adulte, particulièrement lorsque nous n’arrivons pas à affronter nos démons. Trop choquée par la violence de son drame, elle fait un déni. Jusqu’au jour ou elle est confrontée à son passé.

Note d’intention de Camille Gabet Langlois:

"Très tôt, j’ai été sensible aux personnes servant une cause ou un discours engagé. Cela me vient notamment des rencontres et des voyages que j’ai eu la chance de vivre. Pour ce court métrage il était très important pour moi de parler d’un thème qui me touche énormément et qui est encore trop tabou dans notre société et dans le monde ; la violence à travers le viol. C’est à travers In My Back que je cherche à dénoncer et défendre cette affaire qui touche aujourd’hui une femme sur dix (qui a été violée ou le sera au cours de sa vie). En France 10 885 viols par an sont déclarés.

En contournant l’aspect dramatique et la violence de ce traumatisme, je souhaite rompre avec les clichés de situations sociales extrêmes ainsi que leur façon d’être habituellement médiatisées. Chacune des femmes de notre entourage peut, à un moment ou un à autre, être victime de ce drame, quel que soit son âge, ses origines ou sa classe sociale. Inspiré de faits réels, ce film doit être un souffle d’espoir, pour ces victimes afin qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules et qu’elles peuvent s’en sortir. Je ne souhaite pas faire une démonstration de situations tragique, je souhaite au contraire dépasser le simple constat afin d’apporter des solutions. Cela permettrait d’avoir un impact fort et positif sur chacun, concerné ou non.

Le scénario :

L’histoire est construite sur l’alternance du présent de Marie, et de sa vie d’avant à travers des flash back. Pour l’expliquer simplement : Marie, une jeune fille d’une vingtaine d’années, discute avec un interlocuteur dans un café. Elle lui raconte son récit, mais nous ne voyons pas le visage de la personne en face d’elle. Nous sommes alors projeté dans le récit de Marie, dans son passé, dans les différentes étapes de sa survie, à différents âges. Nous découvrons les épisodes que la victime a dû traverser pour s’en sortir. Marie n’est pas du genre à s’appitoyer sur elle-même. Elle trouve le moyen d’affronter les épreuves de son traumatisme et de s’en sortir parce qu’à ce moment là et après toutes ces années, elle l’a décidé. Ses rencontres vont l’aider à lui donner autant d’espoir que de volonté, mais les changements viennent d’elle. Marie est une victime mais ne s’est pas construit comme telle, c’est une femme forte. La seule personne capable de l’aider à sortir de cette histoire est la femme qu’elle souhaite devenir. A travers certains flashes back dans lesquels nous sommes projetés, Marie nous ramène par moment dans le présent par des moments d’hésitation dans son histoire, de pause, de silence.

Les scènes de douleur qu’elle raconte avec difficulté seront rapides, hachées, avec de nombreux changement de plans, de cuts. A la suite de ça, nous coupons enfin avec une mise en scène plus calme, plus fluide, comme apaisé. Comme si elle arrivait enfin à regarder son passé sans masque, sans douleur.

Extrait du storyboard :

L'image :

Les couleurs de l’image seront à dominance chaudes et contrastées, comme le rouge, le noir, afin d’accentuer la peine de Marie à raconter son récit, accentuer la vision qu’elle en à, ainsi que les souvenir qu’elle en a gardé. En compagnie de ses amis et dans la société, Marie brille, elle est belle, jeune, dynamique. Personne ne remarque le masque qu’elle porte, personne ne peut imaginer son lourd secret. Le sourire, les paillètes, la fête, le sexe cache la triste réalité et permet à Marie de rester à la surface des choses. Ces scènes là seront teintées de dorée et de marron. Enfin, pour les scènes où Marie se sent libérée, légère et dont la volonté la pousse vers une construction, une évolution positive, la couleur dominante serait le bleu. Le bleu est une couleur que je trouve très apaisante, certes triste et froide mais c’est justement de cette façon dont je vois le film. Marie arrive à faire le deuil de son histoire, de son lourd passé et elle ne sera plus dans cette autodestruction, dans cette colère, elle sera en paix avec cette tristesse, elle acceptera enfin son passé.

Images du Mood Board :

In My Back est un film engagé mais positif, un souffle d’espoir. Je pense que c’est la meilleure façon pour aborder ce sujet et sortir de ce qu’on a l’habitude de voir. Parler de sujet grave en restant en surface, en s’arrêtant au constat serait une erreur et une réelle frustration. Il est bien plus agréable de sortir d’un film grandi que de sortir en se disant que c’est quelque chose que nous savons déjà. Je souhaite, malgré la gravité du sujet, que les spectateurs aient envie de le voir. Je souhaite sincèrement arriver à ce que le film soit diffusé, projeté en salle et dans des festivals afin qu’il est le plus de public possible."