Après la France, Louise Brosset et Fanny Belhomme partent 11 mois en Asie à la découverte d'initatives citoyennes pour l'intégration des migrants. Nous sommes deux étudiantes et avons décidé de nous attaquer au problème des déplacements forcés de populations dans le monde, et l'intégration qu'ils nécessitent. Et pour cela ... nous avons crée l'association Black Sheep.

Aujourd’hui dans le monde, 63 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur habitat d’origine pour des causes multiples : guerres, pauvreté, religion, catastrophes naturelles et climatiques... L'enjeu des déplacements forcés de population n'est pas nouveau, mais ne cesse de croître, dans un monde où les frontières tendent à disparaître grâce à un accès accru à l'information.

La crise des migrants dont on entend beaucoup parler en Europe et en France, nous a poussées à nous intéresser à ces personnes trop souvent délaissées, et qui n’ont pas eu d'autre choix que de quitter leur pays ou leur région d’origine, qu’elles soient réfugiées, demandeurs d’asile, sans-papiers, ou encore déplacées à l’intérieur de leur propre pays, et partons à la rencontre des hommes et des femmes qui se mobilisent pour l’intégration des migrants dans le monde et essaient d’améliorer leur quotidien… au quotidien !

Pourquoi Black Sheep ? Vous l'aurez compris, le mouton noir, c’est celui qui est mal intégré, mal accepté, et surtout qui est différent. Nous souhaitons, en portant notre projet, casser ces préjugés et images faussées pour montrer que ces personnes trop souvent dénigrées sont au contraire des « super-héros » qui se détachent du troupeau et peuvent sauter le pas, s’ils en ont les armes, vers une société dans laquelle ils se sentiraient vraiment membres à part entière !
Take The Leap.

Nous voulons agir à notre échelle, essaimer l’innovation et rassembler les bonnes volontés qui naissent et se mobilisent aux quatre coins du monde pour apporter des solutions à ce problème majeur : l'intégration des migrants en France.

Black Sheep, c'est un projet en trois étapes.

1. Comprendre la politique d'accueil en France

Depuis quelques mois, et ce jusqu’à notre départ, nous rencontrons en France les personnes qui se mobilisent pour l’intégration des migrants, au travers d’associations, de collectifs, d’ONG, d’institutions publiques, etc.

Le but de cette phase est d’étudier le parcours d’un migrant quand il arrive en France, les démarches qu’il doit faire à son arrivée, et répertorier les différentes associations qui peuvent l’aider sur son chemin. Avec ce parcours type, nous voulons tirer les conséquences des mesures qui existent en France, ce qui marche et ce qui ne marche pas, afin d’identifier notre champ d’action pour notre retour.

2. Entreprendre un voyage initiatique d'un an, le début d'un benchmark international

Rencontre d'entrepreneurs sociaux, migrants, bénévoles, collectifs citoyens (et autres) dans 12 pays d'Asie avec une problématique par pays. En voici quelques exemples :

Exil climatique (Philippines, Vietnam) avec un zoom sur l'hébergement, la sécurité alimentaire et l'accès à l'énergie;
Exil politique (Malaisie, Thaïlande, Myanmar) et intégration dans les grandes zones urbaines;
Exil religieux (Inde, Népal) avec un zoom sur l'intégration des réfugiés tibétains;
Exode rural (Mongolie) et transition professionnelle à Oulan-Bator ;

Au programme, étude du fonctionnement, interviews retransmises sur notre site internet et sur les réseaux sociaux, et bénévolat dans les différentes structures identifiées et aide à la résolution de problématiques spécifiques des entrepreneurs rencontrés

3. Et en rentrant ...

Nous souhaitons lancer le recrutement de la deuxième promotion Black Sheep, qui partira découvrir de nouvelles initiatives d'intégration sur d'autres continents et débuter en parallèle, la création d'une structure de duplication et d'adaptation des modèles d'intégration des migrants, en France, régionalement.

Après avoir été bénévoles au sein de l'association Utopia 56 sur le camp de Grande Synthe à Dunkerque, nous nous sommes rendues compte qu'un large champ d’action existe aujourd’hui. Il est facile d'aider, et nous avons le désir de donner de notre temps pendant notre voyage initiatique à l’étranger, d'abord parce que nous souhaitons agir concrètement pour une cause qui nous touche et nous ne pouvons demander du temps à des citoyens qui se battent pour cette cause sans leur en accorder en retour, ensuite parce que nous pensons qu'il est important d'aller à la rencontre des migrants eux-mêmes avant d'échanger avec les bénévoles et les différentes structures mises en place sur place pour les aider. Nous nous sommes rendues compte de ce point crucial lors de notre passage à Calais et 10 jours passés au sein du camp de réfugiés de Grande Synthe ont suffi à nous convaincre que la vision du migrant comme elle est véhiculée dans notre société en France est faussée. En plus du bénévolat, nous souhaitons aider les entrerpreneurs sociaux ciblés à résoudre, s'ils le souhaitent, des problématiques concernant leur business model notamment, en organisant des séances de brainstorming, grâce à la formation de notre partenaire MakeSense !

- A une situation, en France, qui existe et est bien réelle… et en montrant qu’il est facile d’agir à sa façon !
- A des situations, à l’étranger, trop souvent méconnues. A des réalités dont on ne parle pas, parce qu’elles sont trop éloignées de notre quotidien et peut-être aussi trop ancrées depuis des années dans le paysage politique des pays que nous allons traverser.
- Car nous pensons qu’il y a aujourd’hui un problème en France et qu’en s’inspirant de modèles qui marchent ailleurs, nous aurons des clés pour résoudre des problèmes cruciaux aujourd’hui.

Comment ? Des vidéos courtes et impactantes de chacune de nos rencontres, ainsi que des courts reportages lors de nos semaines de bénévolat passées auprès des réfugiés et migrants, pour rendre compte au maximum de la situation sur place. Notre analyse passera aussi par des articles de fond diffusés sur notre site sur les problématiques identifiées dans chaque pays et les contextes qui les accompagnent.

Nous voulons rapporter de ce voyage initiatique des idées concrètes et applicables & adaptables à notre retour en France régionalement. Comment ? En faisant une étude comparative des solutions et initiatives observées grâce à une grille d’analyse construite au fur et à mesure de nos rencontres.